La Maison aux Orangers, Claire Hajaj (trad. Julie Groleau)
Pour cette première chronique de Rentrée, je ne voulais pas revenir avec n'importe quelle lecture, je voulais vous trouver un livre qui m'avait vraiment fait vibrer. Avec La Maison aux Orangers, je suis servie : j'ai trouvé ma pépite !
Ce roman court sur une période allant de 1948 à 1982 et se déroule entre Palestine, Liban, Angleterre et Koweït. Il nous raconte l'histoire du jeune Salim, seulement âgé de 8 ans lorsqu'il voit sa famille se faire déposséder de ses biens, sacrifiés sur l'autel de la création de l'Etat d'Israël. Confrontée alors au conflit israélo-palestinien, sa famille est même contrainte de fuir son pays. Salim trouvera ainsi asile entre le Liban et l'Angleterre, où une fois adulte il tombera amoureux de Judit, une jeune fille juive. Mais leur amour pourra-t-il survivre entre les conflits familiaux qui surgissent dans leurs entourages respectifs et le poids d'un passé si lourd à porter ?
Parce qu'il est superbement et habilement écrit, ce roman nous plonge de façon passionnante dans les origines d'un conflit parfois un peu oubliées par nous autres occidentaux. Les personnages se débattent entre espoir, colère et foi en l'amour, foi en des jours meilleurs, en la justice. Mais leurs bonnes intentions et leur rationalité pourront-elles résister à un chemin de vie autant semé d'embûches ? Je ne peux que vous inciter à le découvrir par vous-même en vous immiscant dans leurs combats, leurs souffrances, leur désir de vengeance mais aussi leurs joies. C'est résolument un beau roman, de ceux qui vous accompagnent bien au-delà de la dernière page...
Ed. Le Livre de Poche, 2019
Ed. Les Escales, 2018